Les Caisses d’Epargne actrices pionnières de l’autonomie financière des femmes

CULTURE COOP NUMERO SPECIAL FEMMES DE TALENT 291221-68

La femme mariée a longtemps été mise à l’écart de la partie émergée de la réalité économique des ménages, le monde professionnel et bancaire ne lui étant accessible, jusqu’au milieu du XXe siècle, qu’avec l’accord du chef de famille.

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Il faut attendre 1965 pour que la loi sur les régimes matrimoniaux mette fin aux dispositions du code napoléonien de 1804 qui actait (article 213 cc) de l’absence complète de droits de la femme mariée et la plaçait juridiquement sous la toute-puissance maritale. Elle permet désormais à celle-ci de travailler et ouvrir un compte en banque sans l’aval de son époux.

 

Une brèche dans le Code civil

84 ans avant cette « révolution », la Caisse d’Epargne avait déjà donné à la femme mariée un premier outil d’autonomie. La loi du 9 avril 1881 l’autorise en effet à ouvrir et utiliser librement son livret d’épargne. Elle constitue une avancée révolutionnaire dans l’émancipation féminine sur le plan financier. Une brèche ouverte dans le Code civil qui n’est pas sans avoir fait force débats. À l’époque au Sénat, on peut alors entendre :

« Que peut posséder la femme si elle est mariée ? Rien incontestablement. C’est le mari qui est le maître et l’administrateur de la communauté et toute somme qui est prélevée par la femme est […] une soustraction […]. Et vous voulez lui donner le droit de mettre à la Caisse d’Epargne quoi ? ».

Et un de ses contradicteurs de rappeler :

« La condition des femmes a simplement changé. Si vous vous reportez au commencement du siècle, la femme ouvrière, la femme qui travaille, qui gagne de l’argent, n’existait pas ; la grande industrie n’existait pas ; par conséquent, on n’avait pas à statuer sur les intérêts propres de la femme. Aujourd’hui, au contraire, partout il y a des fabriques, la femme apporte dans les ménages des sommes qui valent quelquefois celles qu’y apporte le mari. »

 

« La condition des femmes a simplement changé »

Le sujet n’était pas neuf. Dès l’origine, de nombreuses tolérances avaient été faites par les Caisses d’Epargne pour permettre aux femmes mariées de déposer ou de retirer seules leurs économies, attestant déjà de la vision avant-gardiste de l’institution dans le domaine. À Paris, il n’avait ainsi pas été jugé nécessaire de rappeler les dispositions du Code civil dans le règlement. « Les femmes valent mieux que les hommes et elles ont plus de soin de l’intérêt du ménage et du bien-être des enfants » expliquait son Caissier général. En pionnière, la Caisse d’Epargne a donc permis, dès le XIXe siècle, d’offrir à l’épouse les moyens d’une première indépendance financière et défendu, très tôt, la place prise par les femmes dans la réalité économique des ménages, et plus largement dans celle du pays. Fidèle à cette ambition, la Caisse d’Epargne continue aujourd’hui, au travers des différentes initiatives qu’elle mène pour valoriser l’entrepreneuriat au féminin et encourager les femmes de talent, à soutenir celles qui osent et font bouger les lignes.

 

« Les femmes valent mieux que les hommes et elles ont plus de soin de l’intérêt du ménage et du bien-être des enfants. »

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