En 1978, le rapport Nora-Minc pointait du doigt le retard de la France en matière micro-informatique et appelait à associer téléphone et informatique (inventant ainsi le mot « télématique », contraction des deux vocables) afin de fournir un service de données accessible au grand public Dès 1982, une réponse est apportée à ces préconisations : le Minitel, pour Médium interactif par numérisation d’information téléphonique, est lancé.
Cette innovation made in France permet, pour la première fois d’accéder à une immense base de données : l’annuaire téléphonique ! Distribué gratuitement aux ménages français, le terminal présente une interface simple qui explique en grande partie son succès. Rapidement, des fournisseurs de service proposent de nouvelles applications : consultation d’horaires de trains, premiers achats en ligne ou encore messageries, inventant ainsi de nouveaux usages dont le plus célèbre – et le plus rentable – est sans doute la messagerie rose.
Dans le secteur bancaire, on perçoit vite le potentiel de cet outil. Dès 1987, avec Télécureuil, les Caisses d’Epargne proposent à leurs clients les services du Minitel. Cette nouvelle offre, complémentaire à celle de Phonécureuil (accès via le téléphone), leur permet d’améliorer leur qualité de service, répondant aux demandes d’efficacité et de rapidité de la clientèle. Cette naissance de la banque à distance constitue une étape essentielle dans le domaine de la distribution pour les Caisses d’Epargne et les placent déjà comme un des acteurs innovants de la télématique bancaire.
Peu à peu détrôné par le Web, l’épopée Minitel prend définitivement fin en 2012. Il aura néanmoins ouvert la voie aux services en ligne et à acculturer au maniement d’une interface écran-clavier, facilitant ainsi auprès de la population française la rapide généralisation de l’usage d’Internet qui l’a supplanté.