Prix départemental 2023 : restauration de l’église Saint-Sauveur de Gairaut
L’église Saint-Sauveur, dont l’histoire remonte au Moyen-Age, est unique par son style XIXe tardif inspiré de la Renaissance et du Baroque. Elle est située dans le quartier de Gairaut, au flanc d’une colline au nord de Nice, face à la mer. Elle est inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis le 25 juin 1951.
Afin de retrouver l’aspect originel mais surtout la bonne tenue de la façade, des enduits à la chaux ont remplacé les enduits en ciment du XXe siècle. Sur le dernier enduit très fin, encore frais (moins de deux heures de séchage), un badigeon composé d’eau de chaux et de pigments naturels est alors mis en place par un(e) fresquiste à l’aide d’une brosse en soie. Ce badigeon est posé « a fresco », dans le frais : la prise des pigments dans l’enduit va ainsi fixer les couleurs et les stabiliser.
Le décor XVIIe siècle, découvert lors de la restauration, était quant à lui trop parcellaire pour le faire perdurer sur la façade. Le parti a été pris de le prélever, de le consolider et de prévoir son installation à l’intérieur de l’église avec un document explicatif.
Pour le porche d’entrée, le parti proposé était d’abord de dégager les enduits du XIXe siècle, afin de mettre en évidence les différentes étapes de construction et de donner à lire, dans le projet, la diachronie de cette architecture. A cette occasion, une porte obturée et encadrée d’un liseré peint fut trouvée à droite du porche. A certains endroits (notamment la voûte centrale), le badigeon n’a pas été enlevé mais simplement recouvert pour donner une unité de ton. Des « fenêtres archéologiques » donnent à voir l’évolution du bâtiment et des matériaux utilisés. Au-dessus de la porte d’entrée, l’architecte avait installé un linteau triangulaire que la « fenêtre » permet aujourd’hui de reconstituer.
L’église Saint-Sauveur est une église communale vouée au culte catholique. La restauration de la façade ouest a entraîné une augmentation des visites de la part des pratiquants mais également des personnes qui viennent visiter cette église et son sanctuaire. Le service Ville d’Art et d’Histoire réfléchit à des visites spécifiques autour de l’histoire mais également des métiers du patrimoine. Il s’agit donc d’une dynamique patrimoniale auprès des Niçois, mais également des touristes, qui est en cours. Les intérieurs de l’église seront restaurés dans une prochaine phase de travaux.
Prix régional 2021 : restauration de l’abbatiale Saint-Pons
L’église abbatiale Saint-Pons que l’on voit aujourd’hui à Nice, de style baroque, est celle reconstruite entre 1725 et 1743. Des deux clochers symétriques, seul celui du flanc Ouest subsiste. Son étage campanaire, orné de pilastres atténuant les angles, est surmonté d’un bulbe reposant sur un petit étage cylindrique ajouré. Un portique formant terrasse, supporté par une suite d’arcs en plein cintre, permet la communication avec les bâtiments conventuels et amplifie le développement horizontal du premier niveau. Un escalier en fer à cheval composé d’une calade permet d’y accéder. La convexité de la façade est une rareté.
L’intérieur présente une architecture baroque impressionnante avec un plan en ellipse qui enveloppe le visiteur dès son entrée. Le dallage est en ardoise et cabochons de marbre. Les chapelles latérales sont ornées de colonnes torses dans des tons de vert. Un oratoire est dissimulé derrière la première chapelle Ouest ; il renferme de nombreux décors en stuc, dont une représentation de l’abbaye.
En 1860, l’abbaye devient propriété de l’Etat français puis, en 1898, de la Ville de Nice en vue d’y établir un hôpital. Dix ans plus tard, en 1908, le monastère est transformé en un établissement d’isolement pour les maladies contagieuses, annexe de l’hôpital Saint-Roch.
Bien qu’ayant perdu de son importance, l’église Saint-Pons n’en demeure pas moins une des plus belles églises baroques de Nice, classée au titre des Monuments Historiques en 1913.
Fermée depuis 1999, l’abbatiale était dans un état important de dégradation intérieure et extérieure. La motivation de la Ville était de sauver cet édifice en péril mais également de l’inscrire dans un réaménagement urbain d’un quartier situé au Nord-Est de Nice, l’ensemble Pasteur. Aujourd’hui, la connexion entre l’histoire et la modernité est réalisée, l’église a retrouvé son attraction tout en donnant du sens au quartier qu’elle surplombe.
Les Caisses d’Epargne, Partenaire Premium des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, fêtent cette année 10 ans de partenariat avec « Les rubans du Patrimoine », concours récompensant la mobilisation des collectivités dans l’entretien et la sauvegarde du patrimoine bâti français.
