Le Belem, monument historique et lieu de transmission

Le Belem, trois-mâts majestueux construit en 1896 et classé monument historique en 1984, est porteur de grandes ambitions. De bateau marchand à la fin du 19e siècle, il est devenu bateau-école : un lieu de transmission et d’éducation où les valeurs de coopération et du vivre ensemble sont immuables.

Jean-Charles Filippini

président de la Fondation Belem Caisse d’Epargne

Celui qui, en 1967, a été abandonné dans un chantier naval pour être ensuite sauvé par les Caisses d’Epargne en 1979 sera sous les feux des projecteurs lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, avec à son bord 15 jeunes Éclaireurs pour escorter la Flamme Olympique de Paris 2024 à Marseille. Cet équipage aura été préalablement sélectionné parmi les 370 jeunes qui ont suivi un stage d’insertion sur le Belem organisé par les Caisses d’Epargne.

Le Belem, une histoire à rebondissements

La mise à l’eau de ce trois-mâts remonte en 1896, à Nantes. Âgé de 127 ans, le navire a parcouru les mers du globe et connu différentes vies.

Navire marchand à ses débuts, il a été racheté en 1914 par le duc de Westminster puis par le brasseur Guinness, pour servir de yacht de luxe. Désormais équipé de moteurs, le Belem change de nom pour devenir Fantôme II et fait le tour du monde avant de se préparer à une nouvelle vie à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.

En 1951, un capitaine d’industrie italien, Vittorio Cini, rachète Fantôme II pour sa Fondation Giorgio Cini et l’offre aux élèves de centres d’enseignement professionnel. Dès son arrivée à Venise, le nouveau nommé Giorgio Cini est réaménagé, les espaces intérieurs sont réorganisés afin d’en faire un bateau-école, capable d’accueillir un grand nombre d’élèves. Le trois-mâts trouve alors sa vocation : accueillir la jeunesse et devenir un lieu d’éducation.

Après 16 ans d’activité, le Giorgio Cini effectue sa dernière croisière à l’été 1967. Considéré trop vétuste, il est remisé à quai. Abandonné dans l’arsenal de Venise, il est mis en vente en 1979. Plusieurs candidats étrangers sont en lice pour l’acquérir et parmi eux des Français. En effet, l’origine nantaise du trois-mâts a été redécouverte en 1970 par un passionné de vieux gréement, le docteur Luc-Olivier Gosse, qui l’identifie comme le trois-mâts Belem.

En 1979, les Caisses d’Epargne acquièrent le navire et en deviennent le mécène historique. Restauré, remis à flot, le Belem retrouve sa terre et son nom d’origine.
Cet engagement désintéressé sera salué par l’oscar du mécénat (1980) et le phénix de la culture (1986).

Une fondation gardienne de la transmission des savoir-faire

En 1980, les Caisses d’Epargne font don du voilier à la Fondation Belem créée le 11 mars et reconnue d’utilité publique. Sa mission ? Assurer la conservation
du navire, classé monument historique en 1984, dans le patrimoine maritime français et son exploitation comme navire-école. Son ambition ? Ouvrir l’accès au plus grand nombre et transmettre les savoir-faire de la grande marine à voile. Monter sur le Belem, c’est remonter le temps, devenir un matelot du 19e siècle et voir à l’œuvre des métiers ancestraux.


La Fondation Belem Caisse d’Epargne porte la volonté d’accueillir à bord des publics éloignés de la mer. Tout le monde, à partir de 14 ans, peut participer à ses programmes d’embarquement : les stagiaires
deviennent des apprentis matelots, encadrés par un équipage de marins professionnels. La transmission est à l’œuvre dans l’immersion et la répétition de gestes qui ont traversé les âges.

Le dossier sur le Belem est à découvrir dans son intégralité dans le dernier numéro du Culture Coop.

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