FNCE : Comment avez-vous attrapé le « virus coopératif » ?
Bernard Maïolino : Je suis tombé dedans sans le savoir quand j’étais petit, mes grands-parents puis mes parents étaient commerçants à Vallauris. J’ai connu très jeune les heures qu’on ne compte pas, les efforts, la solidarité. Footballeur stagiaire professionnel de 14 à 20 ans à OGC Nice, j’ai ensuite fait l’expérience autant de la compétition et de la dureté, que de l’esprit collectif et de la solidarité. J’ai compris que seul on ne fait pas grand-chose et qu’à partir du moment où on est en équipe, le plus important c’est de faire évoluer les autres. Ce sont ces valeurs qui m’ont porté.
FNCE : Maintenant que vous êtes à la tête de plusieurs magasins coopératifs, qu’est-ce qui vous anime ?
Bernard Maïolino : L’égalité, l’équité, la responsabilité, l’honnêteté et la transparence sont les valeurs qui me guident au quotidien, dans le but de satisfaire le besoin et l’attente des clients et des collaborateurs. L’intérêt de départ n’est pas spéculatif. La coopérative c’est un état d’esprit.
FNCE : Qu’appréciez-vous le plus en tant qu’administrateur de SLE ?
Bernard Maïolino : Cela me permet d’être de l’intérieur, de faire remonter les attentes des chefs d’entreprise. J’apprécie cette liberté qui nous est donnée de pouvoir dire ce que l’on pense afin d’améliorer les choses. En tant qu’administrateur, je fais le lien avec les associations sur le territoire. J’aime défendre des projets qui portent les valeurs humanistes de Caisse d’Epargne. L’ancrage local, qui est très important pour moi, est l’une de ses valeurs.
FNCE : Selon vous, la coopérative est-elle un modèle d’avenir ?
Bernard Maïolino : La coopérative, c’est la valeur qui va gagner demain. Cela offre à nos clients de vraies relations d’honnêteté et de transparence. La confiance, c’est la clé du succès : cela passe par l’accueil mais aussi par la qualité des produits et le respect des prix affichés et des dates limite de consommation par exemple. Elle prévaut aussi avec les producteurs et fournisseurs, avec qui l’on noue des relations dans la durée. Ces valeurs sont aussi fondamentales pour mes collaborateurs. Pour avoir une bonne expérience client, il faut que le bien-être des salariés et la bonne ambiance soient perceptibles en magasin. Tout le monde a peur des changements en cours et c’est normal car ils vont faire disparaître des emplois et en créer de nouveaux. Mais les nouvelles technologies et l’IA vont aussi permettre d’optimiser le service client et il y aura plus que jamais besoin de relation humaine. Plus il y a de digital, plus on a besoin de contact humain. C’est à travers la confiance, l’engagement local et l’humain que le modèle coopératif sortira gagnant de la révolution profonde en cours notamment dans les enjeux éthiques et sociétaux.
- Bio de Bernard Maïolino :
Footballeur stagiaire professionnel jusqu’à ses 20 ans, Bernard Maïolino passe ensuite 8 années dans un cabinet d’expertise comptable, au contact d’entreprises de tous secteurs. Au départ à la retraite de son père, il rachète son commerce de Vallauris et l’agrandit. Il travaille avec divers groupes de la grande distribution, avant de découvrir la coopérative U et son modèle coopératif d’indépendants ancré dans les territoires. Chef d’entreprise engagé, il devient administrateur Caisse d’Epargne en 2015.
ILS SONT GARANTS DES VALEURS COOPERATIVES CAISSE D’EPARGNE
Les 2 438 administrateurs jouent un rôle clé dans l’ancrage territorial des Caisses d’Epargne, tant auprès des acteurs locaux que des clients-sociétaires. Forces vives de leur gouvernance coopérative, ils sont les maillons essentiels d’une relation de proximité avec les sociétaires, qui les élisent pour six ans. Parmi leurs missions, ils soutiennent les initiatives locales liées à l’emploi, au lien social, à la solidarité, à l’environnement, ou encore à la préservation du patrimoine. La Caisse d’Epargne Côte d’Azur compte 99 administrateurs dans 4 sociétés locales d’epargne (SLE).
