Historiquement engagées pour répondre aux besoins des territoires et être actrices du changement, je ne doute pas une seconde de la mobilisation des Caisses d’Epargne sur le sujet de l’inclusion par le sport.
FNCE : Qu’est-ce que le programme « Les clubs sportifs engagés » ?
Thibaut Guilluy : Initié et déployé par France Travail grâce au financement du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, et du ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, ce programme vise à accompagner les clubs sportifs dans leur activité d’insertion des personnes éloignées de l’emploi. Les valeurs du sport et celles du travail sont étroitement liées (travail en équipe, engagement, dépassement de soi…). À ce titre, le sport est un formidable vecteur d’insertion professionnelle, notamment avec un nombre d’associations et d’acteurs importants sur l’ensemble du territoire. Plus de 2 500 clubs ont déjà été recensés pour leur engagement dans une insertion par et dans le sport. Mais ces actions relèvent encore trop souvent de l’initiative individuelle et/ou locale. L’objectif de ce programme est justement de structurer et de valoriser ces initiatives, et de passer de l’initiative locale à l’animation d’une communauté nationale de clubs, proposant de la pratique sportive, non pour sa seule finalité compétitive, mais aussi comme levier d’insertion professionnelle et sociale.
FNCE : Concrètement comment accompagnez-vous les clubs sportifs engagés ?
Thibaut Guilluy : Nous avons différents leviers. Tout d’abord, France Travail met en lien chaque club avec une agence France Travail sur son territoire, mais aussi avec les associations d’insertion par le sport et les acteurs de l’insertion et de l’emploi, pour proposer des actions qu’ils peuvent mener ensemble, comme
par exemple un “stade vers l’emploi”, un job dating, des réunions d’information pour faire découvrir des métiers, ou tout simplement des actions qui permettent
aux personnes de retrouver confiance en elles, grâce à des activités sportives. Ces clubs ont également accès à une plateforme où se trouvent des conseils
pour identifier les acteurs à solliciter sur leur territoire et découvrir les possibilités d’accompagnement pour s’acculturer à l’insertion par le sport. Et pour cela
nous avons bien évidemment besoin de la mobilisation et du soutien des entreprises du territoire ! C’est possible grâce au soutien de la Communauté des
“entreprises s’engagent”, qui réunit plus de 80 000 entreprises. Les employeurs sont essentiels pour organiser des rencontres avec les personnes éloignées
de l’emploi, pour ouvrir leurs portes et faire ainsi découvrir leurs métiers. France Travail et “Les entreprises s’engagent” permettent enfin aux clubs d’être plus
inclusifs en leur donnant accès à des financements pour des appels à projets spécifiques, tels que Impact 2024 et #PlusProchePlusUtile avec les jeunes grâce au sport.
FNCE : Qu’attendez-vous des Caisses d’Epargne ? Quel rôle ont-elles à jouer ?
Thibaut Guilluy : Les Caisses d’Epargne sont historiquement engagées pour répondre aux besoins des territoires et être actrices du changement, notamment en tant que premières entreprises mécènes en France, et en apportant leur soutien aux acteurs locaux, qu’elles accompagnent et valorisent. Lancer cet appel à projets sur l’ensemble des territoires, en partenariat avec la Communauté des “entreprises s’engagent” et ses 101 clubs départementaux, pour soutenir les Clubs sportifs engagés et les actions innovantes qu’ils mènent avec les agences France Travail, a donc tout son sens. Je ne doute pas une seconde de leur mobilisation sur le sujet de l’inclusion par le sport.
FNCE : Vous avez un objectif de 10 000 clubs sportifs engagés d’ici la fin de l’année : allez-vous tenir l’engagement ?
Thibaut Guilluy : Oui ! Nous sommes déjà passés de 500 clubs sportifs engagés fin 2023, à 2 500 en mars 2024 et ce nombre ne fait que croître puisque la démarche touche désormais directement les ligues et fédérations sportives, qui ont chacune leur propre réseau national de clubs. L’appel à projets des Caisses d’Epargne
constituera, j’en suis sûr, un nouveau levier de recrutement de clubs sportifs.
FNCE : Est-ce que ce programme est amené à se pérenniser au-delà des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ? À faire des émules ?
Thibaut Guilluy : Bien sûr. Ce dispositif sera une réussite s’il permet d’accompagner davantage de personnes vers l’emploi. Les associations sportives sont au cœur
des territoires, elles accompagnent et suivent déjà de nombreux jeunes. C’est à nous de les valoriser afin de les aider à accompagner ces jeunes vers l’emploi.
Grâce aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et à l’engagement de France Travail dans la Grande cause nationale 2024 dédiée à la promotion de l’activité physique et sportive auprès de tous les citoyens, le programme va pouvoir bénéficier d’une plus grande visibilité. Elle est un tremplin pour le faire perdurer dans le temps et pouvoir ainsi rassembler 30 000 clubs sportifs engagés d’ici 5 ans. Notre objectif est que les clubs sportifs engagés deviennent et soient considérés comme de véritables pépinières pour repérer différemment les talents !