Les entreprises payent un lourd tribut au covid-19. Ce virus, responsable de l’arrêt quasi-complet de l’économie française pendant plus d’un mois, a grignoté les trésoreries des entreprises. Pour venir en aide aux professionnels, le gouvernement a mis en place depuis le 24 mars dernier, le Prêt garanti par l’État.
Par définition, le PGE s’adresse donc à tous les types d’entreprise, de l’artisan jusqu’à la grande entreprise en passant par les professions libérales, les exploitants agricoles, les micro entrepreneurs, et même les associations et fondations (seules les sociétés civiles immobilières, les établissements de crédit et les sociétés de financement n’y ont pas accès). « La banque est la courroie de transmission pour que l’État puisse distribuer sa garantie aux entreprises et aux professionnels », précise d’emblée Christine Meyer-Forrler, directrice des marchés entreprises de la Caisse d’Epargne Grand-Est-Europe.
Dans son fonctionnement, ce prêt est un crédit de trésorerie d’1 an avec un différé total. Le contrat est assorti d’une clause qui permet au client d’activer l’amortissement s’il ne souhaite pas rembourser intégralement son prêt dans douze mois. S’il l’active, il a la possibilité d’amortir le capital et les intérêts dûs sur une période qui peut aller jusqu’à cinq ans.
Depuis le 24 mars, date de la publication de l’arrêté du PGE au journal officiel, la Caisse d’Epargne Grand-Est-Europe a été capable d’intégrer ce nouveau contrat dans son système et d’y ajouter la procédure de signature électronique à distance. Une véritable prouesse réalisée en 48 heures qui a permis les premiers PGE à partir du 27 mars. « A fin avril, la Caisse d’Epargne Grand-Est-Europe a décaissé plus de 300 millions d’euros à destination des professionnels, des entreprises et des associations du Grand Est. »
Si certaines activités ont subi un arrêt brutal comme la restauration, l’événementiel ou le tourisme, bien d’autres secteurs ont été touché. « Nous sommes aussi très présents auprès des acteurs de la santé, le secteur sanitaire et social. Nos clients sont au cœur de la crise du covid-19 et nous les accompagnons quotidiennement dans leurs besoins de trésorerie ou de gestion. La typologie, vous l’aurez compris, est très large. »
Par ailleurs, c’est grâce à la mobilisation des conseillers de la banque que tout le dispositif a été possible. En effet, ces derniers se sont adaptés à une situation inédite. Conseil, accompagnement à distance…les employés de la Caisse d’Epargne ont été mobilisés et engagés à 100% pour mettre en place le plan gouvernemental. « Une des premières mesures prises a été de reporter de 6 mois les échéances de crédits. Nous l’avons fait de manière automatique pour tous nos contrats standards, sans frais. Nos clients ont aussi été nombreux à activer le chômage partiel. Les indemnités n’ayant pas été versées immédiatement, il nous est arrivé de faire des relais de trésorerie ponctuels. »
Cette crise est très particulière car elle n’est pas d’origine économique. Le confinement a littéralement gelé l’économie réelle. Certains professionnels sont confrontés à trois ou quatre mois d’inactivité totale, sans aucun revenu. S’il n’y a pas de réserve, si la structure financière est fragile, la survie à court et moyen terme est difficile, malgré les nombreux dispositifs d’aides mis en place. Mais pour Christine Meyer-Forrler, elle pourrait toutefois repartir très rapidement. « De notre côté nous nous préparons à accompagner nos clients sur des restructurations de dettes ou des opérations de renforcement de fonds propres. Notre objectif est que nos clients passent le cap et puissent rebondir après crise. » Cette situation de crise est aussi un apprentissage sans précédent. « Elle a fait grandir nombre d’entreprises, il a fallu s’adapter, transformer les organisations, les façons de travailler, être agile, c’est le cas pour nous aussi. Nos clients nous le confirment. C’est une vraie force pour l’économie régionale à l’avenir. Notre région Grand-Est a pris la mesure de cette nécessaire transformation post-crise. Il y a une belle dynamique collective qui est en train de s’installer. »