Thibault Lanxade est revenu sur les enjeux du projet de loi El Khomri, en particulier sur les notions de barême prud’hommal, d’organisation du temps de travail et de compte-personnel d’activité. En l’état actuel, la loi, selon lui, « va dans le bon sens et est indispensable pour réduire le chômage mais ne bénéficiera pas au PME et TPE, qui sont les laissés pour compte de la réforme ». « Aujourd’hui, 70% des chefs d’entreprise ont peur de recruter » a-t-il souligné. Interrogé sur comment réconcilier l’entreprise et les politiques, « trop éloignés du monde de l’entreprise pour certains », Thibault Lanxade a cité à titre d’exemple la loi Hamon et les mesures proposées en lien avec les cessions d’entreprise. Selon lui cette loi « était juste à 90% » mais les mesures prises pour les cessions d’entreprises étaient totalement inadaptées, arguant que malgré cette loi « il y a en France aujourd’hui, chaque année, 30 000 emplois qui disparaissent faute de repreneur ».
Autre question abordée, celle du dialogue entre salariés et patrons. Favorable à ce que le Code du travail laisse davantage la place à la négociation collective, à travers le principe de référendum notamment, Thibault Lanxade regrette la montée d’un « hypersalariat » en France et d’un « monopole syndical » qui veut peser sur le referendum. Un monopole qui doit être, selon lui, « remis en cause » rappelant que le taux de syndicalisation du privé n’est que de 8 à 10%, avec, dans 93% des entreprises, aucune représentation syndicale. Interrogé sur le chômage des jeunes, Thibault Lanxade a souligné l’importance de valoriser les voies l’apprentissage.