L’étude Caisse d’Epargne des femmes entrepreneures identifie les freins et les leviers à la création d’entreprise

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La Caisse d’Epargne et France Active sont partenaires pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin au travers de multiples actions comme leur engagement lors de la Journée nationale des Femmes Entrepreneures, ou sur le terrain pour sensibiliser l’ensemble des promoteurs de l’entrepreneuriat féminin.

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Depuis 2012, la Caisse d’Epargne publie un baromètre annuel permettant de déterminer les profils et les besoins des femmes entrepreneures. Cette année, une nouvelle étude qualitative sous le prisme de l’économie comportementale a été mise en place afin d’identifier les freins et les obstacles à leur volonté de création d’entreprise. Cette étude est ainsi un préalable à l’identification d’un « nudge », point de départ d’un programme d’actions menées conjointement par la Caisse d’Epargne et ses partenaires, afin d’atteindre l’objectif en 2017 que 40 % des nouvelles entreprises soient créées par des femmes.

Le baromètre a été réalisé par l’institut BVA. Seize femmes de trois villes différentes et de leurs régions – Paris, Lille et Bordeaux – ont été interviewées pendant trois heures. Ces femmes possèdent toutes un lien avec l’entrepreneuriat, mais entretiennent un rapport différent avec celui-ci. Effectivement, trois d’entre elles ont initiées une démarche de création d’entreprise, cinq sont en cours, cinq ont créé leur entreprise et trois ont abandonné. L’étude a été menée par la Caisse d’Epargne en partenariat avec France Active, la Caisse des Dépôts, Initiative France, Action’elles, Bpifrance, Fédération Pionnières, Forcefemmes, APCE, BGE et l’Essec avec le programme « Entreprendre au féminin ».

 

Qu’est-ce qu’un Nudge ?

Un « Nudge », de l’anglais ‘coup de pouce’ est une étude qualitative permettant d’identifier des leviers de changement en réponse à une problématique. Il s’appuie sur les comportements observés d’une population donnée et a été développé par des théoriciens de l’économie comportementale.

La Caisse d’Epargne a souhaité réaliser d’abord une étude préalable au « nudge » sur les femmes et l’entrepreneuriat, afin d’identifier les freins et les obstacles à leur volonté de création d’entreprise. L’objectif, dans un second temps, sera de passer à l’action avec les « nudges », qui devraient permettre d’augmenter la part de femmes dans la création d’entreprise.

 

Les résultats

Le parcours de création

Jusque-là, la création d’entreprise s’établit selon la théorie d’un parcours standard :

Illustration - CE L’étude Caisse d’Epargne des femmes entrepreneures

Cependant l’étude préalable au « nudge » a démontré que chaque femme suit des parcours de création différents et délinéarisés, « J’étais excitée à l’idée de monter mon entreprise mais aussi inquiète car je ne savais pas vers qui me tourner et par où commencer« .

 

L’importance des points de contact et des sphères d’influence

L’étude a montré que les femmes entrepreneures ont des points de contact très démultipliés. Elles ne savent finalement plus vraiment à quelle entité ou personne s’adresser en fonction de leurs besoins. « J’aimerais bien qu’un vrai professionnel regarde ce que je fais, si ça n’est pas hors la loi » déclare l’une des femmes interrogées. Une autre exprime son isolement « Je me sens isolée dans mon projet, il faut beaucoup de courage quand on est seule, on n’est pas soutenue« .

D’autres ont dépassé ce problème, « J’ai fait une formation de 8 semaines avec une association d’aide à la création d’entreprise pour apprendre à être un chef d’entreprise, ça m’a structurée« , où trouvent un mentor « Le comptable m’a permis de vérifier tout mon projet, aidé à corriger les erreurs que j’avais faites et répondu à toutes mes questions. Ça m’a suffi« .

L’étude indique que les femmes entrepreneures ont des sphères d’influence très importantes et parfois dominantes. Qu’il s’agisse de la famille proche, de la famille au sens large, de soi et de ses expériences ou encore de ses amis, « ma famille est venue voir le local. Je leur demande leur avis depuis le début, c’est très important, ça me rassure« . Au fur et à mesure que la création d’entreprise se concrétise, la famille peut aussi devenir un frein, « Mon mari me soutient… tant que ça n’affecte pas son confort quotidien« .

 

L’étape de la création administrative et financière

Les femmes interrogées n’expriment pas le fait d’avoir plus de refus que les hommes en matière d’octroi du financement bancaire. Cependant, il est important que les femmes entrepreneures se sentent suivies et conseillées dans leur recherche de financement, « C’est le banquier qui a téléphoné à un réseau d’accompagnement pour voir si je pouvais suivre la formation nécessaire pour obtenir le prêt à taux 0« . Par ailleurs, en cas de refus, la femme entrepreneure a nécessairement besoin d’en connaître la raison pour mieux le comprendre et le surmonter « J’ai eu trois refus, aucune explication. Du coup je ne sais plus quoi faire et j’ai tout arrêté« .

 

En résumé de l’étude…

La création d’entreprise pour une femme entrepreneure résulte d’un parcours totalement délinéarisé où l’accès à l’information est vécu comme trop difficile. Il est important pour les entrepreneures d’être aidées, accompagnées et rassurées tout au long du processus. Avoir un référent stable, pouvoir compter sur ses proches et ressentir de la gratification permet à la créatrice de gérer ses efforts dans le temps afin d’atteindre son objectif d’entrepreneuriat. La créatrice enfin, ressent le besoin d’une certaine solidarité de son corps de métier pour s’épanouir pleinement.

> Lire le communiqué de presse du 29 septembre 2015 (PDF – 412,53 kB)

> Télécharger la synthèse « Les femmes et la création d’entreprise », édition 2015