Vincent Huet dirige le Groupe Économique Solidaire Miriad. Cette organisation intervient dans le champ de l’aide aux personnes, en matière de petite enfance, de famille, d’accompagnement face à la perte d’autonomie ou d’inclusion sociale par l’habitat. Aujourd’hui, il a accepté de témoigner sur ses besoins d’accompagnement bancaire en tant qu’acteur de l’économie sociale et solidaire.
Votre association a-t-elle été confrontée à d’importantes difficultés avec le confinement ?
Bien évidemment ! Une des particularités de l’ESS c’est que nous ne travaillons pas avec des boites de conserve, mais avec de l’humain. Cela nous a amenés à repenser notre organisation et à être très réactifs pour assurer une continuité de service.
Pour beaucoup de nos bénéficiaires, l’auxiliaire de vie, l’aide-soignante ou l’éducateur spécialisé était le seul contact humain qu’ils avaient dans la journée ou la semaine.
Du coup, pendant la première vague, nous avons essayé de prioriser nos interventions pour accompagner toutes celles et tous ceux qui en avaient besoin. Si notre activité a été réduite à cause du confinement…il a fallu maintenir notre service. Pour cela nous avons pu compter sur l’État, mais aussi sur nos partenaires.
Néanmoins, nous ne voulions absolument pas nous départir de notre obligation d’employeur vis-à-vis de nos salariés. Autrement dit, nous souhaitions assurer leur intégrité morale et physique quoi qu’il en soit.
De quelle façon la Caisse d’Epargne a-t-elle accompagné votre structure pendant cette crise ?
Nous avons fait le choix de construire une relation de confiance dans la durée avec nos partenaires. Cela fait des années que l’on travaille avec les Caisses d’Epargne. Nous avons appris à nous connaître, nous reconnaître. Cet historique a permis qu’elles comprennent parfaitement notre projet, la raison d’être de notre structure, notre besoin…
Les Caisses d’Epargne ont compris notre modèle à la fois sur le plan des valeurs, mais également sur sa dimension économique. Très vite, une relation de confiance s’est instaurée entre eux et nous. Cette relation ne s’est pas démentie, y compris dans les situations de difficultés.
Concrètement, nous avons bénéficié de l’accompagnement et des conseils prodigués par les Caisses d’Epargne. Un conseiller, spécialiste de l’ESS, nous a assuré un suivi constant et direct de nos demandes durant la crise sanitaire. Ce suivi direct a permis de matérialiser la situation et de mesurer justement les impacts de la crise sur notre organisation. Très vite, on a vu comment on pouvait mobiliser les leviers disponibles comme le dispositif Dailly, les PGE ou encore le DASESS. Dans tous les cas, les Caisses d’Epargne étaient présentes pour nous accompagner ou simplement nous conseiller.
Quelles sont vos perspectives pour l’avenir et quelles sont vos attentes à l’égard de la banque pour réaliser vos projets ?
Aujourd’hui, nous développons beaucoup de projets socialement novateurs. En effet, un de nos projets est de créer des crèches dites atypiques. Par exemple, nous avons construit et nous exploitons, près de Lille, la première crèche de France pour enfants autistes. Cela n’existe nulle part ailleurs.
Ce genre d’exemples sont nombreux dans l’ESS. Je pense d’ailleurs que tous ces pas de côté, les structures de l’ESS savent les faire et il faut qu’elles les gardent. Cela fait partie de leur ADN. C’est même leur singularité.
Pour mener à bien ce genre de projets, il nous faut le soutien des pouvoirs publics pour engager les acteurs de l’ESS dans une vision long terme qui ne repose plus sur de simples appels à projets. En ce qui concerne nos partenaires tels que les Caisses d’Epargne, les acteurs de l’ESS attendent qu’ils continuent à suivre ce secteur. Pour réussir cela, il faut tout miser sur cette relation de confiance et faire de ces partenaires des acteurs directs des projets, des acteurs de la conduite du changement.