La petite histoire du chèque

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Il a longtemps été l’instrument indispensable pour nos paiements. En carnet, au fond d’un sac, glissé dans la poche intérieure d’une veste ou bien à l’abri au fond d’un tiroir ou d’un attaché case : petit histoire d’un moyen de paiement qui a conquis les Français et de sa rencontre avec les Caisses d’Epargne.

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L’ancêtre du chèque nait au XIIe dans les foires de Champagne pour servir de promesse de paiement certifié par un notaire. D’abord appelé lettre de foire, puis lettre de change, cet instrument de paiement est perfectionné au milieu du XVIIIe siècle par l’Angleterre : le chèque est né !

Emis sous le nom de « mandat blanc » par la Banque de France, il est diffusé en France sous sa forme actuelle à partir de 1865. Sans grand succès. Pour en encourager plus largement l’utilisation, les bureaux de Poste sont mis à contribution, et le compte-chèques postal créé en 1918.

Il faut pourtant attendre les années 1960 et la bancarisation de la société pour qu’il connaisse une vraie Sucess Story à la française. 17 % d’utilisateurs en 1966, 62 % en 1972 : le compte-chèques prend son essor en raison de son utilisation pour le paiement des salaires et sous l’impulsion de l’émancipation financière des femmes. En quelques années, la France devient le champion européen de ce moyen de paiement scriptural qu’elle avait longtemps boudé. 

Les Caisses d’Epargne devront attendre 1978 pour obtenir l’autorisation de proposer le compte-chèques à leur clientèle. Une autorisation arrachée de longue et haute lutte, à la faveur du « décloisonnement » souhaité par les pouvoirs publics et de l’harmonisation ultime des données concurrentielles entre établissements bancaires. L’octroi du compte chèque, bien que tardif, et à une époque où l’essentiel de la bancarisation de la société française est déjà effectuée, constitue un tournant décisif pour les Caisses d’Epargne. Il leur permet de s’ouvrir très largement à une nouvelle catégorie de clientèle. Il leur offre également la possibilité de participer, sur le même pied que les autres établissements bancaires, aux évolutions qui s’amorcent alors en matière de services financiers modernes.  

Le chèque a perdu de sa superbe depuis la fin des années 1990 et son emploi décline régulièrement. Il est concurrencé par le virement, la carte bancaire et désormais par l’essor du paiement mobile et sans contact, des secteurs où les Caisses Epargne ont depuis montré leur capacité d’innovation et leur réactivité. En témoignent le succès du virement instantané ou d’Apple Pay qu’elles ont été parmi les premières à proposer. 

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