La licorne Ÿnsect prend son envol

ÿnsect

Ÿnsect , la start-up soutenue par la Caisse d’Epargne Hauts de France, vient de « boucler » son financement de Série C à 372 millions USD. Son objectif, devenir la plus grande ferme d’insectes au monde.

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Souvenez-vous des Trophées des Futures Licornes 2019…. Lors de cette édition, nous avions découvert doctolib, Ledger, Afrimarket et surtout la start-up Ÿnsect. À l’époque, cette petite entreprise innovante du nord de la France avait pour ambition de renforcer la sécurité alimentaire mondiale tout en proposant un modèle durable.

En 2020, la Caisse d’Epargne Haut de France peut être fière d’avoir cru en cette start-up qui vient d’obtenir son financement de Serie C. En effet, Ÿnsect vient de lever 372 millions d’soit la levée de fonds la plus importante jamais réalisée par une entreprise non américaine dans le secteur agricole. Et cerise sur le gâteau …ce financement va permettre de créer la plus grande ferme verticale au monde à émission « carbone négative ». Une véritable fierté pour la banque coopérative qui promeut un modèle plus responsable et durable dans ses engagements RSE.

Pour Pascal LEFORT, Directeur du Développement du Pôle Entreprises, Institutionnels, Belgique de la Caisse d’Epargne Hauts de France : « Nous sommes très heureux d’être la banque leader du financement de l’investissement de ce futur fleuron industriel Amiénois. Ÿnsect est un projet d’avenir structurant pour notre territoire, créateur d’emplois et à très forte dimension innovante, technologique, environnementale et sociétale ; autant d’atouts qui correspondent à la vocation et aux valeurs de la Caisse d’Epargne Hauts de France. Au-delà de la structuration et de la participation majeure au financement bancaire, nous avons également souhaité accompagner Ÿnsect en tant qu’actionnaire en intégrant sa levée de fonds via notre véhicule CEHDF Capital. Notre objectif : lui donner les moyens de son développement, en France comme à l’international, sur un marché à très fort potentiel de croissance.»

Des millions de mandibules plaquées « or vert »

Un projet colossal pour un modèle durable… sur le papier rien d’étonnant. En effet, cette ferme d’un genre particulier sera la plus haute (40m) et la plus grande du monde. Avec ce nouveau complexe unique dans le monde, Antoine Hubert, PDG de l’entreprise, vise une production annuelle de 100 000 tonnes d’ingrédients à partir de 2022. Comment ? Grâce à des millions de mandibules qui vont consommer nos déchets. C’est le scarabée Molitor qui est l’élu de cette technique. Ces insectes alimenteront des élevages entiers et leurs déchets serviront d’engrais organique. En effet, le procédé, breveté par l’entreprise Ynsect va créer des ingrédients naturels et durables qui apparaissent comme des solutions alternatives aux fertilisants chimiques ainsi qu’aux protéines animales utilisées en pisciculture, en alimentation des animaux d’élevage et animaux de compagnie.

Un Procédé durable dans tous les sens du terme

Des études indépendantes ont démontré que l’intégration des ingrédients dans l’alimentation animale ou des plantes augmentent de façon très significative les rendements et contribuent à l’amélioration de leur santé. Une technique qui pourrait s’apparenter à de « l’or vert » pour la licorne. En guise d’exemple, nous pouvons citer :

  • Augmentation de 34 % des rendements de la truite arc-en-ciel
  • Réduction de la mortalité des crevettes de 40 %
  • Hausse de 25% des rendements de colza
  • Baisse de la mortalité de 25% dans les élevages de bars.
  • Diminution des maladies de peau chez les chiens
  • Etc…

Le procédé d’Ÿnsect, via la culture du scarabées Molitor utilise 2% de la surface préemptée par une ferme traditionnelle. De plus, selon le cabinet Quantis, cette technique ne génère aucun déchet et est « carbone négative ».

Pour Antoine Hubert, co-fondateur et PDG d’Ÿnsect , l’objectif est « de révolutionner la chaîne alimentaire en commençant par son fondement, à savoir les insectes et le sol. C’est l’affaire de tous, carnivores comme végétariens, ce n’est pas une question de régime alimentaire : il s’agit de se poser la question de la façon dont nous nourrissons nos cultures et nos animaux. Ÿnsect ne se réduit pas à la production d’insectes : le changement climatique et la croissance démographique mondiale nous imposent de produire plus de nourriture avec moins de terres et de ressources et ce, sans déforester, ni vider les océans. Nous sommes convaincus qu’Ÿnsect a un rôle central à jouer dans cette équation. »

Un marché en pleine expansion

Ce projet est une véritable aubaine pour le territoire, car il devrait générer 500 emplois directs et indirects dans la région des Hauts-de-France ainsi que des retombées financières colossales. En effet, les clients sont déjà là. C’est plus de 100 millions de chiffres d’affaires qui ont déjà été sécurisé par la licorne du nord de la France. Un chiffre qui témoigne des qualités et propriétés spectaculaires et inégalées du scarabée Molitor par rapport à d’autres protéines. Parmi les entreprises clientes, il est possible de retrouver de grands noms de l’aquaculture mondiale comme Skretting…