Les femmes et la banque

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La femme n’a pas toujours été l’égale de l’homme. Elle a longtemps été mise à l’écart de la partie émergée de la réalité économique des ménages, le monde professionnel et bancaire ne lui étant accessible, jusqu’au milieu du XIXe siècle, qu’avec l’accord du chef de famille.

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Les Caisses d’Epargne, en favorisant son alphabétisation monétaire grâce à la création, en 1818, du livret d’épargne, en lui ouvrant le droit de l’utiliser sans l’accord de son mari en 1881, sont un des vecteurs de l’émancipation féminine au XIXe siècle. Employées ou administratrices, les femmes sont par ailleurs assez tôt, même si c’est encore exception plutôt que règle, représentées au sein de leur gouvernance.

Les Caisses d’Epargne, vecteur de l’émancipation féminine

Il faut attendre le 13 juillet 1965, et la réforme du régime matrimonial de 1804, pour que la pleine capacité bancaire soit octroyée aux femmes. Cette réforme est le fruit d’un long murissement législatif, qui commence … avec la Caisse d’Epargne. En créant, en 1818, un organisme ouvert à tous, cette dernière ouvrait déjà la voie à l’alphabétisation monétaire des exclus de la finance, notamment celle des femmes mariées, consacrées comme incapables majeures par le code napoléonien. Une instruction ministérielle de 1857 précise d’ailleurs que l’épouse est autorisée, avec l’accord de son mari, à venir seule ouvrir un livret et y effectuer un premier versement.

Avec la loi du 9 avril 1881, renforcée par celle du 20 juillet 1895, l’aval de l’époux n’est désormais plus nécessaire : la femme peut agir seule ! Une entorse au régime matrimonial qui durera plus de 80 ans ! Cette mesure, « révolutionnaire » pour l’époque, a fait l’objet de maintes controverses, à la chambre des députés notamment, et l’actualité a été relayée dans la presse. Le garde des Sceaux en personne s’était indigné : « Cette disposition dangereuse qui confond toutes les idées, compromet l’autorité maritale, soulève des discussions dans les ménages ». « C’est une brèche faite à la puissance maritale, à la puissance paternelle qui sont les bases de la société et de la famille en France ».

La loi de 1881 constitue ainsi une nouvelle avancée dans l’émancipation féminine sur le plan financier, dont les Caisses d’Epargne, sont les vecteurs.

 

 

Clientèle privilégiée, la femme est très présente dans la communication et la publicité des Caisses d’Epargne, là où, pendant fort longtemps (et jusque dans les années 1970) celles des banques commerciales privilégiaient plutôt la figure masculine pour parler d’argent. L’importance de la référence féminine dans l’univers Caisse d’Epargne transparait même dans la culture populaire. Les deux plus grandes figures romanesques qui possèdent un livret de Caisse d’Epargne sont ainsi des femmes : Gervaise, l’héroïne de Zola dans L’Assommoir, et Fleur de Marie, celle d’Eugène Sue dans Les Mystères de Paris.

 

 

Employées et administratrices, des femmes en Caisse d’Epargne

Les femmes font partie, dès la fin du XIXe siècle (ce qui constitue une exception, notamment de l’univers bancaire très cravaté) du personnel salarié des Caisses d’Epargne, parfois même à des fonctions « supérieures ». Avec la Première guerre mondiale, leur nombre augmente, certaines Caisses d’Epargne faisant figure de pionnières en la matière. En 1927, il est officiellement rappelé qu’il « n’y a aucune distinction de sexe pour la nomination des emplois d’agents dans les Caisses d’Epargne » et que « plusieurs dizaines de femmes exercent déjà les fonctions de caissières et sous caissières au sein du réseau ».

 

Longtemps avant l’adoption, en janvier 2011 de la loi Copé-Zimmermann sur la parité hommes-femmes dans les Conseils d’administration des grandes entreprises, l’entrée de représentantes féminines comme administrateurs est mise en discussion dès 1912 au sein des Caisses d’Epargne, à l’aube de la Première guerre mondiale. Ces dernières sont ainsi également relativement pionnières en ce domaine, acceptant de manière officielle la nomination de femmes au sein de leurs Conseils d’administration (ou Conseils des directeurs) jusqu’à hauteur d’un tiers de leurs membres en 1923.

Dix ans après la mise en oeuvre de la loi Copé-Zimmermann, en quels termes se pose aujourd’hui la parité dans nos instances de gouvernance ? Où en sommes-nous en matière d’égalité professionnelle ? Le numéro spécial de @CultureCoop « Femmes de talent » montre toute l’étendue des engagements des Caisses d’Epargne en faveur de l’égalité, de la mixité et de la place des femmes dans la vie économique et la société.

 

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