« Il faut favoriser le développement de l’ESS » – Interview de Jean Arondel

Interview de Jean Arondel

Depuis le début de la crise sanitaire, les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont sur le pont et font preuve d’un engagement total. La contribution du secteur à l’émergence d’un modèle de société plus responsable doit être favorisé et encouragé.

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Quel regard portez-vous sur le secteur de l’économie sociale et solidaire ?

Jean ARONDEL : L’économie sociale et solidaire est en plein essor et la place qu’elle occupe est appelée à croître dans les années qui viennent car son action est tournée vers l’intérêt général et elle apporte des réponses innovantes aux aspirations d’un nombre de plus en plus élevé de citoyens. L’ESS favorise l’évolution de notre société vers un modèle plus local, plus durable et plus inclusif. Elle joue également un rôle majeur en matière de développement économique des territoires et représente à ce titre 12 % de l’emploi en France. En tant que banques régionales et coopératives, les Caisses d’Epargne appartiennent à cette « grande famille » qu’est l’ESS et elles en accompagnent le développement quotidiennement, par leur soutien et leurs financements.

ESS - Jean Arondel - Caisse d'Epargne

Quels enseignements peut-on tirer de la crise sanitaire pour le secteur de l’ESS ?

Jean ARONDEL : Nous étions déjà convaincus de la résilience du modèle de société porté par l’ESS, cette crise sanitaire en fournit une nouvelle démonstration. La capacité d’adaptation, d’innovation et la créativité de ses structures pour poursuivre voire développer leurs activités dans ce contexte forcent le respect.

Depuis le début de la crise, l’économie sociale et solidaire est en première ligne pour répondre à l’urgence sanitaire, subvenir aux besoins des personnes fragilisées et prendre part à l’élan de solidarité nationale. A titre d’exemple, en plus de la continuité de service dans les territoires, des prêts garantis aux petites et moyennes entreprises, les Caisses d’Epargne ont mobilisé près de 2 Millions d’€ de dons aux associations sur la période.

Les particuliers également ont été généreux, leurs dons au profit d’acteurs de l’intérêt général ont augmenté de 20 % au 1er semestre 2020, comparé à l’année 2019. Mais nous savons d’ores et déjà que, derrière l’extraordinaire élan de générosité, cette crise aura des conséquences sur la durée et il faut s’attendre à une augmentation importante des besoins dans les mois et les années qui viennent. J’ajoute que nombre de structures de l’ESS ont vu leur activité décroitre, voire s’arrêter. Elles se trouvent donc elles-mêmes fragilisées, ce qui fait porter un risque supplémentaire sur l’emploi et la cohésion sociale.

Interview de Jean Arondel - Fédération des Caisses d'Epargne - ESS

Que faire pour permettre à l’ESS de répondre à ces besoins ?

Jean ARONDEL : Du fait de la situation économique liée au COVID 19, certains acteurs de l’ESS, comme les associations, s’inquiètent de la pérennité des financements reçus des entreprises jusqu’à présent. Il nous parait aujourd’hui nécessaire d’assouplir le cadre fiscal du don, tel que fixé depuis la Loi de finances 2020, afin de permettre aux entreprises de maintenir leur niveau d’engagement en faveur de l’intérêt général.

Membres et partenaires de premier plan de l’ESS, les Caisses d’Epargne sont des parties prenantes actives du développement du secteur et du déploiement des mesures de soutien qui lui sont applicables pour traverser la crise :

  • Accès au fonds de solidarité
  • Prêts garantis par l’Etat
  • Dispositif d’activité partielle
  • Exonération et report de charges
  • Plans de soutien régionaux et sectoriels

L’action des Caisses d’Epargne s’inscrit en appui de celle conduite par le secrétariat d’État chargé de l’économie sociale, solidaire et responsable pour favoriser le développement d’un modèle porteur de sens et relever les défis de la relance économique, de la transformation écologique et de l’inclusion sociale.