Femmes entrepreneures : freins et clés de réussite

Femmes entrepreneures : freins et clés de réussite

Retour sur la table ronde pour l’entreprenariat féminin organisée par le CESE le 12 février 2020 à laquelle participaient Bernadette Sozet, déléguée générale d’Initiative France, Florence Richardson, présidente de Femmes Business Angels et Cédric Turini, directeur RSE de la Fédération nationale des Caisses d’Épargne.

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En 2019, le nombre total de créations d’entreprises en France a atteint un nouveau record avec 815 300 créations, soit 18 % de plus qu’en 2018. Les deux secteurs contribuant le plus à la hausse globale sont les activités spécialisées, scientifiques et techniques (+ 17 %) et les services aux ménages (+ 31%). Les créateurs d’entreprises individuelles en 2019 ont en moyenne 36 ans alors que cette moyenne était de 48 ans en 2012. Parmi eux, quatre sur dix sont des femmes.

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En 2020, quel constat ?

Malgré l’invention dès 2006 du « fonds de garantie pour la création », la reprise ou le développement d’entreprises à l’initiative des femmes (FGIF) et le plan « entreprendre au féminin » de 2013 prolongé jusqu’en 2020 dans le cadre du plan interministériel en faveur de l’égalité professionnelle, les inégalités entrepreneuriales entre femmes et hommes perdurent, mais perdent de la distance. Pour répondre à l’engagement de la France pris lors du G7 de Biarritz pour proposer une loi pour l’émancipation économique des femmes la délégation aux droits des femmes et à l’égalité du CESE relance une nouvelle étude sur ce sujet. Celle-ci aura pour objet d’identifier les blocages existants, les raisons de leurs persistances et d’évaluer l’efficacité des politiques publiques sur ce thème. L’objectif, continuer de promouvoir l’entreprenariat féminin.

Dans ce cadre, le CESE a organisé le 12 février 2020 une audition, sous forme de table ronde, à laquelle participaient Bernadette Sozet, déléguée générale d’Initiative France, Florence Richardson, présidente de Femmes Business Angels et Cédric Turini, directeur RSE de la Fédération nationale des Caisses d’Épargne.

Comme l’a rapporté Bernadette Sozet, « il existe encore aujourd’hui des freins externes mais également internes et culturels à la création d’entreprise par les femmes. » Par exemple, elles manquent de confiance en soi et font souvent apparaitre dans les « business model » des revenus sous-estimés. « Si les banques ont fait beaucoup d’effort sur le financement des entrepreneures, le financement des gros projets à potentiel reste un sujet » souligne Bernadette Sozet. En effet, seulement 28% des femmes entrepreneures demandent des prêts de plus de 80 000€. Même constat pour Florence Richardson, qui a insisté sur « le manque de rôle modèle », de témoignages de femmes qui ont réussi, pour inspirer et donner de l’élan à la création d’entreprises par les femmes.  « Les femmes ne demandent pas de crédit ou peu » rappelle-t-elle, proposant des pistes d’amélioration qui passent selon elle par « l’intégration des codes masculins ».

« Le développement de l’entreprenariat féminin a progressé depuis 10 ans, même s’il reste encore évidemment beaucoup à faire » a souligné Cédric Turini, directeur RSE de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne (FNCE). Il rappelle que le nombre de crédits accordés aux femmes par les Caisses d’Epargne a progressé de +15% en 2019 par rapport à 2018 et que les femmes ont un même accès au crédit que les hommes tout en étant légèrement plus satisfaites de leur relation à la banque. Il ne faut pas pour autant nier l’existence de stéréotypes, ce qu’a d’ailleurs mis en lumière l’une des dernières campagnes de publicité des Caisses d’Epargne consacrée à Margaux, une entrepreneure confrontée aux clichés véhiculés par son entourage au moment de se mettre à son compte.

L’entreprenariat féminin, un engagement pour les Caisses d’Épargne

Outils spécifiques et actions de sensibilisation et d’animation dans le réseau des Caisses d’Epargne, soutien de partenaires et d’évènements (prix, trophées…) financement par le Fonds de garantie à l’initiative des femmes (FGIF), études et baromètres des femmes entrepreneures… depuis plusieurs années, la Caisse d’Epargne s’engage pour soutenir l’entrepreneuriat au féminin.

Parmi les études récentes conduites par la Caisse d’Epargne le baromètre des femmes entrepreneures en Europe, réalisé avec l’appui du CREDOC, confirme certaines tendances évoquées par les interlocuteurs présents à la table ronde organisée par le CESE. En effet, le financement est une condition de la réussite des entrepreneures françaises. Bien qu’en proie au doute, quand il s’agit d’emprunter, les Françaises sont toutefois les plus nombreuses à recourir à l’emprunt bancaire en Europe (3 fois plus que les Britanniques et 2 fois plus que les Allemandes). Cela s’explique en grande partie par le fait que les entrepreneurs semblent bien accueillis dans les banques françaises : ils sont près de 80 % à n’avoir rencontré aucune difficulté pour obtenir leur emprunt… contre seulement 64 % des Allemands ou 72 % des Italiens.

Entreprenariat féminin - France initiative

Pour aller plus loin dans leur démarche d’accompagnement, les Caisses d’Épargne ont choisi de s’entourer de partenaires spécialisés permettant de « muscler » les dossiers des entrepreneures. C’est notamment le cas d’Initiative France. « Initiative France est un réseau de 215 associations, implantées sur tout le territoire, qui délivre 200 millions d’euros de prêts d’honneur, lesquels font levier sur 1,3 milliards d’euros de prêts bancaires. En effet, en général, pour 1 euro de prêt d’honneur, on obtient 8 euros de prêt bancaire. Le montant moyen d’un prêt d’honneur à Initiative France est de 10 000 euros. On peut monter jusqu’à 50 000 euros pour des projets innovants. Un prêt d’honneur est toujours accompagné d’un prêt bancaire. C’est un prêt à la personne qui vient renforcer l’apport personnel et peut être considéré comme un quasi-fond propre, ce qui est de nature à rassurer le banquier. Tout comme l’accompagnement avant et après le financement » Bernadette Sozet. Pour Cedric Turini, c’est collectivement sur les territoires que nous pourrons continuer de dynamiser l’entreprenariat féminin, un objectif important pour les Caisses d’Épargne.

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