Anne-Marie VERGNON : Nous vous retrouvons Stéphane Caminati, je rappelle que vous êtes président du Directoire de la Caisse d’Epargne Loire Drôme Ardèche et nous allons aborder un thème dont on n’imagine pas l’importance dans le contexte actuel ou plutôt dont on va voir justement qu’il est très important mais qui nous change de tous les sujets qu’on entend actuellement. Ce sont les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, parce qu’il y a là des opportunités commerciales à saisir, pour les entreprises bien sûr. Quel est le lien entre ces jeux olympiques à venir et la Caisse d’Epargne ?
Stéphane Caminati : Bonjour à toutes et à tous ! En fait, le groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne) a été le premier partenaire premium des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Et en tant que tel, la Caisse d’Epargne Loire Drôme Ardèche, banque régionale sur son territoire, membre du groupe BPCE et forcément associé à un projet de cette ampleur. Et ce partenariat a été vécu par l’ensemble des acteurs et au cas particulier de la Caisse d’Epargne comme une évidence. Nous sommes banque coopérative et nous prenons des valeurs d’humanisme, de performance, de solidarité et d’utilité. Je trouve que ça raisonne parfaitement avec l’esprit olympique. On est au service de nos territoires et notre signature « vous être utile » est à la fois partagée par toutes les Caisses au niveau français, mais surtout je trouve qu’elle raisonne formidablement bien avec le projet Paris 2024.
A-N.M. : En plus ça s’inscrit dans ce qu’on appelle l’économie circulaire, qui est aussi au cœur d’un certain nombre de questionnements sur l’évolution de l’économie dans le contexte actuel.
S.C : Vous avez tout à fait raison, et c’est une des forces du projet Paris 2024 qui est porté par l’ensemble du Comité Olympique et de l’organisation. C’est de travailler la dimension d’intégration économique et sociale des territoires, la responsabilité environnementale et d’aller un cran encore plus loin en développant une stratégie d’achat qui est orientée sur l’économie circulaire. Et là encore, ces ambitions répondent parfaitement à notre propre démarche RSE et notre ancrage territorial. Pour ce faire, l’ambition qu’on partage avec les organisateurs c’est de travailler à la réussite sportive et d’y ajouter une dimension éducative et solidaire et une réussite économique. Et c’est sur ce dernier point finalement qu’on va peut-être faire porter l’accent de nos échanges aujourd’hui. Donc on est tous là, très en amont pour préparer un évènement juste majeur. Les derniers Jeux Olympiques organisés par la France étaient en 1924, et donc on est dans une tout autre dimension.
C’est fait en tant que banque de proximité et donc on voit au quotidien qu’on soutient l’économie et particulièrement en ce moment. Et en tant que banque de proximité on est partenaire d’un évènement qui transcende complétement l’ensemble des parties prenantes et c’est ça que l’on veut faire jouer à plein.
A-N.M. : Si j’entends bien, les Jeux Olympiques et la Caisse d’Epargne, c’est déjà des valeurs communes : celles que vous venez d’énoncer mais bien sûr ce qui nous intéresse, de façon égoïste je dirais sur le plan régionale et locale, c’est le soutien à l’économie et par rapport à cette thématique la Caisse d’Epargne Loire Drôme Ardèche a tout un dispositif. Notamment le dispositif « Entreprendre 2024 » qui est là pour aider les entreprises à s’engager dans tout ce qu’il va être nécessaire de faire pour pouvoir accueillir dans les meilleures conditions, les athlètes et les Jeux Olympiques à Paris et sur le territoire français en 2024.
S.C : Absolument, le dispositif « Entreprendre 2024 » que je vais vous présenter prend en plus un sens tout particulier du fait de la période que nous vivons. Il a pour objet d’apporter des leviers de développement à nos entreprises et sur notre territoire. C’est vrai qu’il est tourné particulièrement vers les TPE, PME et les entreprises de l’économie sociale et solidaire. A ce tissu économique, on propose d’accéder aux marchés, qui vont apparaitre, qui sont créés dans le cadre de l’organisation des J.O. Paris 2024. Que ce soit en région Auvergne-Rhône-Alpes, que ce soit bien évidemment en France, les opportunités qui existent sont nombreuses.
A-N.M. : Peut-être que la difficulté qui existe c’est que ces TPE, PME et acteurs de l’économie sociale et solidaire se disent : « un tel marché, ce n’est pas fait pour moi » ?
S.C. : C’est pour ça que, deux plateformes ont été conçues. Premièrement, la SOLIDEO qui est en charge de la construction et de la livraison des ouvrages liées aux Jeux. Et là on est dans une dimension structurelle. Elle lance régulièrement des appels d’offres publics et ces appels d’offres sont là pour promouvoir l’accès aux entreprises de petites tailles et de tailles moyennes, aux acteurs de l’économie sociale et solidaire avec un engagement formel qui été de consacrer 25% du montant de ces marchés à cette cible. Et le montant global de ces marchés c’est 3,2 milliards d’Euros. Donc on est vraiment sur des parts extrêmement significatives, à destinations des TPE, PME et acteurs de l’économie sociale. Et c’est en organisant la réponse à ces marchés que les entreprises vont continuer de pérenniser leur activité, voir même de se développer et de créer des emplois sur notre territoire.
A-N.M. : C’est une première, je crois, dans l’histoire de l’Olympisme. Cette association notamment de ces TPE, PME et acteurs de l’économie sociale et solidaire aux marchés mis en œuvre autour des Jeux Olympiques.
S .C : C’est une première, c’est absolument innovant par rapport à l’ensemble des autres expériences d’organisation des Jeux Olympiques. C’est aussi une fierté que d’être partie prenante dans l’accompagnement de nos clients dans l’accès à ces plateformes et quelque part à tirer avantage de l’ouverture de ces marchés qui peuvent donner l’impression d’être réservés à une typologie d’entreprise qui ne serait pas les nôtres.
A-N.M. : La communication se fait, et on comprend pourquoi, autour de ces Jeux Olympiques sur l’expression Paris 2024. Tous cela peut paraître loin de nos territoires, ici notamment en Loire Drôme Ardèche. Comment peut-on intéresser les entreprises de la région à des marchés qui peuvent paraître éloignés ?
S .C : Il faut tout de suite préciser que les marchés proposés ne concernent évidemment pas uniquement la ville de Paris ou la région parisienne. Et d’ailleurs, les organisateurs des Jeux de Paris 2024 l’avaient annoncé dès le départ ; « les jeux sont ceux de la France entière ». Pour ce faire, un label « Terre de Jeu 2024 » qui valorise les collectivités territoriales, notamment celles qui œuvrent et poussent à une pratique du sport, plus développés et plus inclusives sont mises en avant dans cette démarche. Et on a déjà vingt communes de notre territoire qui sont labélisées « Terre de Jeu 2024 ». Cette labélisation permet aux collectivités ou aux structures sportives de devenir des centres de préparations aux jeux.
A-N.M. : Quand vous dites communes, c’est même parfois aussi agglomération et communauté de commune, du coup ça fait des territoires qui sont importants, par exemple Saint-Etienne métropole en fait partie.
S .C : Vous avez raison, mais c’est vrai aussi de commune en tant que telle, ou de communauté de commune comme celle du pays entre Loire et Rhône, ou Roannais agglomération ou des communes seules comme Andrézieux-Bouthéon, Saint-Galmier, Monbrison, Feurs et j’en ai oublié, ils vont m’en vouloir, Bonson, Briennon et Saint-Jean-Bonnefonds.
A-N.M. : On peut aussi citer pour la Drôme, la communauté d’agglomération de Valence, Romans, Romans agglo, Loriol-sur-Drôme, Romans-sur-Isère et Valence et l’Ardèche, communauté de commune des Georges de l’Ardèche, communauté de commune Val’Eyrieux en Ardèche, la Voulte-sur-Rhône, Tournon-sur-Rhône et Vocance. Toutes ces communes sont labélisées qu’est-ce que cela signifie pour elle ?
S .C : En fait, elles disposent, en plus de cette labélisation de centre de préparation et d’installations sportives qui peuvent accueillir une des deux-cent-six délégations de comités nationaux olympiques ou des cent-quatre-vingt-quatre comités nationaux paralympiques désireux de s’entraîner en France en préparation de 2024. Pourquoi est-ce que ces dispositifs existent ? Parce que certains compétiteurs ont des décalages horaires importants et souhaitent s’acclimater, se recaler en terme d’horloge biologique pour être certain d’une performance optimale et donc vont passer des périodes plus ou moins longues sur notre territoire. Typiquement ce sont des marchés régionaux avec des créations d’emplois à la clé, de l’accompagnement dans l’anticipation et la préparation des bâtiments, l’organisation logistique, l’organisation également autour de l’alimentation et la restauration et puis, bien sûr, des éléments qui peuvent toucher au tourisme parce que ces délégations vont aussi profiter de leur présence pour découvrir des nouveaux territoires. C’est extrêmement porteur, à la fois de sens mais également de retombés économiques très concretes sur nos territoires.
A-N.M. : On l’a entendu, le dispositif Entreprendre 2024, finalement c’est très concret. Tous ceux qui, des entrepreneurs concernés, n’oseraient pas candidater à priori doivent au moins essayer de le faire pour être en concurrence avec d’autres sans doute. Comment est-ce que ça peut se passer concrètement ?
S .C : Concrètement, ce dispositif est en place. Il y a deux plateformes informatiques qui ont été créées par le MEDEF et ESS 2024 qui sont soutenus à la fois par l’organisation des jeux et la SOLIDEO que j’ai évoqué tout à l’heure et ces deux plateformes regroupent l’intégralité des appels d’offres qui sont liés aux Jeux de 2024. Nos clients doivent s’y inscrire, et surtout elles doivent dépasser la dimension que vous avez évoqué tout à l’heure, c’est d’oser. Personne n’est trop petit pour répondre, et non, ce n’est pas nécessairement compliqué pour répondre. C’est pour cela que nous communiquons le plus possible, parce que l’information est clé, mettre à disposition ces éléments d’affaires et absolument crucial. On est là aussi pour mettre nos clients en relation avec des réseaux qui peuvent les accompagner localement pour répondre à ces appels d’offres. Et notamment tous les acteurs et partenaires économiques locaux avec lesquels nous travaillons : J’ai cité le MEDEF, ESS 2024, mais aussi la Caisse Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire, France Active, l’ADIE, les CPME, je peux pas tous les citer mais vous avez déjà une idée, au travers de ce que j’ai mis en exergue, de la richesse et de la profondeur des acteurs avec lesquels nous entretenons des liens réguliers et au cas particulier, on va travailler avec eux pour renforcer l’impact et la synergie de nos actions.
A-N.M. : Et la Caisse d’Epargne Loire Drôme Ardèche propose des offres spécifiques pour ces clients sur ce sujet ?
S .C : Et oui parce qu’on est là pour accompagner nos clients dans leur réponse à un appel d’offre. S’ils sont retenus, bien sûr ils auront des besoins d’accompagnement, soit en financement court terme, ou en financement de moyen ou long terme, ou au contraire d’adapter leurs structures avec une ingénierie à mettre en place avec eux pour répondre plus efficacement aux futurs marchés, et c’est là où nos experts apportent toute leur valeur ajoutée aux entrepreneurs pour les aider non-seulement à répondre mais surtout à satisfaire l’appel d’offre qu’ils auront remporté.
A-N.M. : La Caisse d’Epargne Loire Drôme Ardèche s’engage aussi à travers la Fondation qui n’est peut-être pas toujours très connue qu’on appelle « la Fondation pour le Pacte de Performance » et cela sous l’égide de la Fondation du Sport Français autour de deux athlètes qu’on avait eu l’occasion d’entendre sur cette antenne puisque ce sont des athlètes ligériens, Anouk Jaubert en escalade de vitesse et Loïc Vergnaud, athlète en bike. Cet engagement auprès d’un homme et d’une femme qui, eux, s’engage physiquement pour représenter la France à ces Jeux, c’est important pour la Caisse d’Epargne Loire Drôme Ardèche ?
S .C : Oui parce que nous ne sommes pas seulement un partenaire à la fois des entreprises ou du monde de l’économie sociale et solidaire mais on est aussi un partenaire engagé auprès des sportifs. Cette Fondation pour le Pacte de Performance facilite l’accompagnement qu’on peut mettre en place ; l’accompagnement financier pour soutenir deux sportifs de haut niveau et leur permettre d’avoir l’esprit totalement libéré et se consacrer pleinement à leur préparation aux Jeux Olympiques et Paralympiques déjà de Tokyo 2020, qui est en train de devenir Tokyo 2021, et donc on est là pour les soutenir, pour les porter, et je vous assure c’est absolument passionnant. Le courage, l’engagement qu’ils démontrent, la rigueur et le professionnalisme qu’ils déploient sont des vraies valeurs et des vrais exemples et puis ce sont des personnes absolument formidables, très accessibles et c’est un plaisir que de les soutenir.
A-N.M. : On aura je pense, l’occasion de les entendre justement sur la poursuite de cette préparation alors que les Jeux eux-mêmes ont été reportés.
S .C : Si je peux juste ajouter un dernier mot, c’est à la fois vous remercier pour m’avoir permis d’exprimer la passion qui m’habite quand j’évoque ces sujets mais aussi dire à toutes les équipes RCF et à l’ensemble de nos auditeurs de prendre soin de vous, de vos proches, avec les contraintes bien évidement que l’on connait. A très bientôt
A-N.M. : A très bientôt et moi je me fais l’interprète des équipes et des auditeurs pour vous remercier d’avoir été aussi régulièrement là au rendez-vous et d’évoquer des sujets qui nous intéressent tous, parce que, soit les entreprises, soit les porte–monnaies de tout un chacun, font partie de la vie quotidienne. Très bon début d’année 2021 à vous-même et à toutes les équipes de la Caisse d’Epargne Loire Drôme Ardèche.