Les Caisses d’Epargne ont œuvré en pionnières à l’autonomie financière de la femme mariée, en l’autorisant, dès 1881, en violation du code napoléonien, à ouvrir et utiliser seule son livret, sans l’autorisation de son époux, plus de 80 ans avant que cette liberté ne lui soit offerte dans les banques.
A Alès, c’est aussi dans le recrutement précoce de personnels féminins à des postes de « gradés » que la Caisse d’Epargne s’illustre. Des femmes y sont recrutées en 1919 au poste de « contrôleur adjoint » et « sous caissier » En 1914, le monde de l’entreprise s’était certes ouvert aux femmes, appelées à remplacer les hommes partis au front. Mais dès 1918, nombre d’entre elles avaient été renvoyées dans leurs foyers. Les recrutements effectués après-guerre à Alès en sont d’autant plus notables. Il y est par ailleurs dûment précisé que c’est avec un salaire équivalent à ses homologues masculins que la sous-caissière sera embauchée. Le fait est remarquable, à une époque où la femme subissait souvent des écarts de rémunération de l’ordre de 50 %.