Et si ce 1er octobre était un Renouveau pour l’économie française… c’est l’ambition de l’édition 2020 du BIG de BPI France. Et comme, pour la Caisse d’Epargne, il est impossible de parler de relance sans parler de microfinance, nous avons eu la chance d’être invités à participer aux 1ères assises de la Microfinance organisées par BPI France. Nous avons interrogé Cédric Turini, directeur RSE de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne, sur les actions des Caisses d’Epargne en réponse à la crise et sur celles à venir pour contribuer à la relance de l’économie, y compris des petites entreprises. Retour en image et en quelques mots (934 pour être précis) sur cet entretien.
Quelles ont été les actions que vous avez mises en œuvre en réponse à la crise ?
Cédric Turini : En tant qu’opérateur d’importance vitale (OIV), notre première réponse a été d’assurer la continuité de service pour répondre aux besoins de nos clients. Nous avons maintenu l’ouverture d’une majorité de nos agences. Nous avons également fait le nécessaire pour que nos services en ligne soient constamment opérationnels.
Notre seconde réponse a été d’aider nos clients à surmonter cette crise. Nous nous sommes concentrés particulièrement sur les entreprises et les professionnels, y compris ceux accompagnés par les réseaux tels qu’Initiative France ou France Active, en mettant rapidement en place le PGE (prêt garanti par l’Etat), afin de financer leurs besoins urgents de trésorerie. Nous avons traité jusqu’à 10 000 demandes de PGE par jour au plus fort de la crise. Au total, le Groupe BPCE a décaissé pour près de 30Mds de prêts, ce qui représente 25% du total des PGE. Sans cette action volontariste aux côtés de l’Etat pour éviter que l’économie ne s’effondre, le taux de chômage serait sans doute bien supérieur aujourd’hui.
Nous avons également été moteurs pour que les associations, dont nous sommes les premiers financeurs, puissent elles aussi bénéficier de ce prêt garanti. En particulier les associations du secteur médico-social, qui ont été en première ligne pour lutter contre l’épidémie. Les Caisses d’Epargne ont aussi été présentes auprès des collectivités territoriales, dont nous sommes un partenaire historique : nous leur avons notamment ouvert des lignes de crédit d’urgence.
Enfin, pour nos clients particuliers, nous faisons de notre mieux pour répondre à leurs difficultés en adaptant notamment les conditions de remboursement de leurs crédits et avons mis au point un microcrédit d’urgence pour les plus fragiles d’entre eux, confrontés à des difficultés de trésorerie.
Cependant, nous constatons que les effets de la crise sur les particuliers sont différés, contrairement aux entreprises. Il faut s’attendre à voir leurs difficultés augmenter dans les prochains mois, particulièrement pour les intérimaires et CDD, dont les contrats ne sont pas renouvelés et pour les salariés touchés par des plans de licenciement.
Cette crise a illustré la force du modèle français de banque de détail, et plus particulièrement du modèle de banque coopérative régionale, à la fois solide et interconnecté avec les acteurs du développement économique, les régions, les réseaux d’accompagnement et BPI avec lesquels nous avons réussi à mettre en place des réponses rapides et coordonnées.
Comment envisagez-vous les prochains mois, quels vont être les besoins ?
Cédric Turini : On constate un net ralentissement de la demande de PGE. De 10 000 demandes par jour, nous sommes désormais plus proches des 1 000. Les clients en situation d’urgence sont venus les premières semaines. Nous rencontrons désormais des entreprises et professionnels qui avaient de quoi voir venir mais qui se rendent compte qu’ils pourraient avoir des besoins de trésorerie dans un contexte encore incertain.
« Ns avons traité jusqu’à 10 000 demandes de #PGE par jour au + fort de la crise. Le @GroupeBPCE a distribué près de 30Mds d’€… soit 25% du total des PGE »👊
Au #Big2020, @CedricTurini, directeur #RSE @FNCE, revient sur les mesures mises en œuvre par les @Caisse_Epargne #Big2020 pic.twitter.com/PVlYZKlYlP— Fédération nationale des Caisses d’Epargne (@FNCE) October 1, 2020
Notre filiale Mirova, spécialisée dans l’épargne solidaire et l’investissement socialement responsable a d’ailleurs apporté son soutien à ce Pacte sur 3 ans, aux côtés notamment de la Banque des Territoires et de l’association des Régions de France.
Pour les particuliers en difficultés, nous avons prolongé notre microcrédit d’urgence Covid jusqu’à fin d’année et sommes en capacité de leur faire bénéficier des services de l’association Finances & Pédagogie, spécialiste de l’accompagnement budgétaire, qui a fait un gros travail pour pouvoir désormais intervenir à distance.
Et le digital, est-ce une réponse efficace ?
Cédric Turini : Sans aucun doute. Le confinement nous a incité à accélérer la digitalisation de nos offres et de nos services clients, un mouvement déjà bien engagé. Notre site Internet et notre application bancaire se classent dans le top 10 des sites et applications les plus utilisés en France.
Nous avons par exemple développé une solution de prêt en ligne pour nos clients collectivités locales, qui leur permet d’obtenir une réponse immédiate à une demande de crédit dans la limite de 500 000 euros. Une offre particulièrement adaptée aux petites communes, qui ont besoin elles aussi de relancer leurs investissements. Mais sur ce sujet, nous ne devons pas aller plus vite que nos clients, c’est pourquoi nous sommes partenaires de l’opération « Adopte le digital », un programme destiné à faciliter la transition numérique des TPE et PME, dont nous avons fait profiter nos clients à travers la France.
Pour les particuliers, nous testons l’offre Coup de pouce d’Orange, qui consiste à proposer une offre d’abonnement et d’équipement abordable à des personnes en situation d’exclusion numérique. Pour autant, le digital ne se substitue pas complétement à la relation physique avec nos clients, c’est pourquoi nous avons lancé un plan de contact en septembre, afin de renouer le fil de notre relation Nous souhaitons offrir le meilleur de l’humain et du digital, l’un ne va pas sans l’autre.